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Sacres

Produit par Compagnie Surimpressions  -  Réalisation : Étienne Aussel et Valérie Gabail - Film Documentaire 73'
 
Narration : Nancy Huston
 
[Compétition officielle FIPA 2016 / Bucharest International Dance Film Festival / Festival Montpellier-Danse / Festival des cinémas documentaires Après Varan / Chiayi International Art Doc Film Festival - Taïwan / Performing Art library Exhibition Taïwan / Platinum Award IPAMA Djakarta / CNC Images de la culture / Images en bibliothèques]
 
Cliquez sur ce lien pour télécharger le dossier de presse

Lien pour visionner le film : https://vimeo.com/684135152/e4bba53c2e

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En mai 1913, au Théâtre des Champs Élysées à Paris, Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky est présenté au public pour la première fois. Chef d’oeuvre de dynamisme musical, chorégraphié par Vaslav Nijinsky, l’oeuvre crée le scandale et, en même temps, fait entrer la danse dans la modernité.

Un siècle après, cette pièce continue de fasciner artistes et chorégraphes. Elle met l'artiste face à un questionnement existentiel : la place de l’être humain au sein de l’univers et de la communauté sociale. Confrontation profonde, parfois douloureuse de l’artiste avec lui-même, l'obligeant à franchir un cap artistique. C’est ainsi que Le Sacre est devenu, en tant que tel, un véritable rite de passage par lequel un chorégraphe attesterait de sa maturité.

 

Portant l’argument originel d’une jeune vierge sacrifiée pour le bien de sa communauté, elle se présente avec tous les atours du rituel. Pour autant, peut-on affirmer qu’elle en est un ? De quelle façon le rite primitif imprègne-t-il la performance ? Quelles relations particulières entretiennent chorégraphes et danseurs avec l’idée de transe, de cosmogonie, de possession, de tabou, de sacrifice ?

 

Cinq chorégraphes contemporains majeurs, Jean-Claude Gallotta, Sasha Waltz, Angelin Preljocaj, David Wampach, Olivier Dubois, qui ont créé Le Sacre dans la dernière décennie, retraversent pour la caméra les instants précieux de la genèse de leur Sacre, sans clés autres que celles de leurs corps au travail. Une sorte d’espace mythique où le corps est maître, reprend ses droits et parle pour lui-même, somatise Le Sacre.

 

L'image qui en surgit est celle d'un homme rituel, rêvé comme éternellement préservé des multiples dérives de nos sociétés. Une image qui résonne avec celles dont le XXe siècle a su abreuver notre imaginaire, celles des grands maîtres du cinéma ethnographique, qui partis caméra à l’épaule en quête de mondes aux complexités autres, avaient découvert éblouis le spectacle de peuples à l’existence régie par les mythes et les rites, et à l’implacable faculté à réordonnancer autour d’eux le chaos du monde. Ils avaient élaboré et rapporté une vision singulière du rituel et de l’altérité, et dans leur quête de révéler au grand jour la figure de cet Autre, avaient contribué à créer une vision nourrie de fantasmes autant que de réalités.

 

Ce film dévoile comment, grâce aux artistes, l'image même du « primitif » aujourd'hui se renouvelle, ainsi débarrassée des scories du primitivisme des premières heures, des rapports de domination qui l'encombrent, entre peuples, entre cultures, où le rituel et la danse, pris dans le faisceau lumineux de cette oeuvre, de ses rythmes et de ses visions archaïques, laissent libre cours à leurs incestueuses relations.

Un film qui se conçoit comme une fenêtre ouverte sur notre perception de l’art et de la danse, mais aussi une réflexion sur la persistance du rituel dans nos sociétés humaines.

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